Le défi de l’Intelligence Artificielle pour les cabinets d’avocats

l’intelligence artificielle est une nouvelle technologie déjà présente dans le monde juridique et est même adoptée par le plus hautes juridictions. Comment les cabinets d’avocats peuvent-ils l’utiliser ? Doivent-ils la rejeter ?  L’IA dans tous ses états.

L’intelligence artificielle va-t-elle remplacer les avocats ?

La question dérange et pourtant elle brûle les lèvres de nombreux clients. C’est que d’autres professions ont déjà intégré l’IA que ce soit pour gérer les dossiers clients ou répondre aux courriers par exemple.

S’il est clair qu’aucun ordinateur n’ira jamais plaider au palais de justice, toujours est-il que l’intelligence artificielle est un outil qui peut augmenter la productivité des cabinets d’avocats.

Une étude de l’Université de Laval au Québec a étudié les axes sur lesquels l’intelligence artificielle pourrait aider les avocats à aller vers plus d’efficacité :

  • Gestion des dossiers clients : données clients et documents ;
  • Recherche juridique : outils de recherche automatisés par mots clés comme Ross Intelligence toujours réservé aux pays anglosaxons ou Verifi ;
  • Gestion des contrats : programmes d’analyse et de mise à jour de contrats déjà utilisés aux Etats-Unis comme LawGeex qui permettrait d’économiser 80 % du temps consacré à ces tâches;
  • Analyse prédictive : analyse des données au moyen de techniques statistiques et mathématiques en vue de déterminer les relations significatives.

Si l’IA ne va pas remplacer les avocats, elle peut leur faciliter la vie et leur permettre de se concentrer sur les tâches à haute valeur ajoutée

Les limites de l’IA

Ce qui fait que l’intelligence artificielle ne pourra pas remplacer l’avocat tient en quelques mots :

  • Déontologie et secret professionnel
  • Raisonnement.

Soyons clair l’intelligence artificielle ne prêtera jamais le serment fondateur de la profession : “Je jure, comme avocat, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité”.  C’est ici que les mots « conscience », « humanité » et « indépendance » font obstacle au remplacement de l’avocat par une machine  même très performante en termes d’apprentissage.

Ensuite, si l’IA est capable de gérer des donnés, d’analyser et de créer des modèles, elle ne peut toujours pas raisonner en jonglant avec nuances et syllogismes.

Les application de l’IA dans les cabinets d’avocats

N’attendons pas le futur, il est là ! De nombreux avocats ont déjà engagé ChatGPT, leader de l’IA générative.

Cela leur permet notamment de :

  • Résumer des contrats ou des décisions à destination des clients
  • Rédiger des courriers
  • Incorporer les notes des clients
  • Analyser des contrats
  • Suggérer des clauses contractuelles

Cela étant, il faut raison garder en gardant à l’esprit le grand dérapage de ChatGPT aux Etats-Unis où un avocat New-Yorkais avait fait confiance aveugle en la machine et ainsi repris des références jurisprudentielles inexistantes !

Un outil… Gardons l’humain au milieu du cabinet d’avocats et utilisons l’IA comme un outil au service de l’avocat en laissant à celui-ci la mainmise.

La Cour de cassation et l’Intelligence Artificielle

Le numérique a révolutionné les mœurs de la Justice. C’est ainsi que communication électronique et outils numériques se sont multipliés.

L’intelligence artificielle a elle aussi été invitée à la fête puisque la Cour de cassation l’utilise dans le cadre de  la publication des décisions de justice pour le grand public.

Le pas suivant passe par les experts du Lab IA, qui dépend de la Direction interministérielle du numérique (Dinum). La Cour leur a demandé de travailler sur un outil destiné à détecter les divergences de jurisprudence au sein de ses arrêts.

Voilà un exemple qui montre comment l’Intelligence Artificielle peut seconder les juristes avec sa capacité d’analyse et d’automatisation.

Tous les avocats vont-ils devoir se mettre à l’IA ?

 Pas question de faire de la science-fiction ou de jouer à Madame Soleil ! Regardons les faits : l’intelligence artificielle est déjà là !

Alors la question est : que fait-on ? On ignore cette évolution ou on l’encadre ? Nous répondrons à ces question par une autre :  avait-on le luxe de rater l’arrivée d’internet ?

En regardant à la fois sur ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique et l’angle adopté par le ministère de la Justice, nous pouvons dire sans embage que nous sommes face à une transformation du paysage juridique.

L’intelligence artificielle mérite réflexion afin de développer sur le long terme son cabinet d’avocats et le garder performant.